Insupp’ #3 : Loïc le baroudeur, déjà plus de 155 000 kilomètres au compteur pour suivre l’AC Ajaccio

Pour ce troisième numéro d’Insupp’, nous avons échangé avec un supporter de l’AC Ajaccio pour qui les kilomètres sont un moteur pour aller supporter l’AC Ajaccio aux quatre coins de la France. Avec 202 déplacements depuis 2011 et une grande partie effectuée avec sa Peugeot 106, Loïc part de Montluçon pour chaque match à l’extérieur des Corses et tout en évitant les autoroutes, va supporter son club de cœur. Il a même été choisi par le journal L’Équipe en 2018 pour représenter les supporters dans leur classement « Les 30 qui font le foot français ». Mettez votre ceinture, et embarquez dans ce périple au côté de Loïc, le baroudeur, supporter des Ajacciens.

Loïc dans le journal LEquipe en 2018

Loïc, explique-nous d’où te vient cet amour pour l’AC Ajaccio ?

C’est vrai que c’est surprenant un supporter de l’AC Ajaccio basé à Montluçon (rires). Comme je le dis souvent, tous les supporters du PSG ne sont pas nés à Paris, tous les supporters de Marseille ne sont pas Marseillais. Ce ne sont pas des grandes épopées européennes qui m’ont fait tomber amoureux de l’AC Ajaccio, c’est tout simplement en allant plusieurs fois à Ajaccio. Quand on est petit et quand on nous amène dans un stade, cela nous marque. Cela a été mon cas. Le stade à Ajaccio m’a marqué. Cela a été comme un coup de foudre on va dire. J’y suis allé une fois, j’y suis retourné. Puis cela s’est décanté quand j’ai été majeur et que j’ai eu le permis. C’est en 2011 que j’ai commencé les déplacements, l’ACA venait de remonter en Ligue 1. Le premier déplacement, c’était à Lyon et je faisais mes études à Clermont donc ce n’était pas très loin. Je me suis dit tente un déplacement. Et comme tous ceux qui font des déplacements le savent, quand on en fait un, on veut en faire d’autres. J’en ai fait quatre ou cinq la première saison, les plus proches. Et saison après saison, j’ai poussé le curseur pour faire tous les déplacements depuis quelques années maintenant. J’en suis à 202 déplacements, ce sera mon 203ème à Montpellier. J’avais une vieille Peugeot 106, je faisais les déplacements avec elle, j’étais facilement reconnaissable pour cela. Elle est morte il y a un an et demi en percutant un sanglier. Je fais pratiquement tous mes déplacements seul sauf s’il y a des curieux ou des copains à moi qui m’accompagnent. J’ai fait 90% de mes déplacements en 106 et tout seul en évitant les autoroutes pour ne pas trop faire monter la note. C’est un moment de liberté de partir tout seul en déplacement. Il me manque Nice, Bordeaux et Bastia comme stades en France.

Le palmarès de Loïc pour aller supporter lACA avant le début de la saison

Présente nous ton groupe de supporters, I Sanguinari.

C’est un groupe de supporters de l’AC Ajaccio et notre particularité, c’est d’être basé sur le continent. Il a été fondé en 2002 par des étudiants de la diaspora corse qui étaient sur Paris à l’époque. En 2002, l’ACA venait de monter en première division. Il y avait une petite communauté corse à Paris et ils ont décidé de créer ce groupe pour suivre l’ACA sur le continent. On fête nos vingt ans cette année. Je les ai rejoints en 2012. J’étais sur Paris, je cherchais un moyen de suivre l’ACA et je suis tombé sur eux. J’ai été bien intégré dans le groupe. Ensuite, ils m’ont proposé la présidence du groupe parce qu’ils voyaient que j’étais souvent là, que j’étais fiable. Je suis président du groupe depuis 2015.

Loïc derrière la bâche de son groupe à la Mosson pour le match AS Béziers ACA en août 2018

Est-ce que ce sera ta première fois à la Mosson ?

Non j’y suis déjà venu plusieurs fois. La première fois, l’ACA avait perdu trois à zéro. Il y avait Giroud, Cabella en 2011-2012. J’y suis retourné depuis. La dernière fois, c’était pour voir Béziers quand ils étaient en Ligue 2. Je suis aussi venu une fois, je ne suis même pas rentré dans le stade. C’était le fameux match de barrages Ligue 1/Ligue 2, Toulouse contre l’ACA. C’était en 2017, après les incidents entre l’ACA et Le Havre, du coup l’ACA avait dû jouer son match sur terrain neutre à huis clos. Cela avait été délocalisé à la Mosson. J’y étais quand même allé et je m’étais retrouvé derrière une grille. J’étais avec une seule autre personne, un supporter du TFC qui finissait son grand chelem des déplacements par ce match-là. Mon meilleur souvenir à la Mosson, ce n’est pas dans le stade mais à l’extérieur du stade sur ce match-là où on réussissait derrière la grille à voir une moitié du terrain. C’était un beau souvenir. J’ai fait connaissance avec ce Toulousain et on est restés en contact. Petite anecdote, derrière nous, on avait même vu passer des sangliers.

Le match de barrages ACA TFC derrière la grille du stade de la Mosson

Quelle est l’ambiance qui t’a le plus marqué en France ?

Il y a toujours une très bonne ambiance à Lens. À Strasbourg aussi j’avais été impressionné. Je n’y suis allé qu’une fois mais j’ai hâte d’y retourner. Et le Vélodrome aussi, c’est pas mal.

Comment sens-tu la saison de l’AC Ajaccio ?

Quand on est dernier avec un point après quatre journées, il y aurait de quoi s’inquiéter mais je ne le suis pas. Je ne suis pas confiant à dix mille pour cent mais cela fait très longtemps qu’on était en Ligue 2. On remonte avec un effectif qui n’a pas trop bougé. On attend encore une ou deux recrues donc l’effectif n’est pas encore au complet. Cela va aller crescendo, en tout cas je l’espère. On n’a pas été ridicule sur ces premières journées. Contre Lille, on perd trois à zéro puis on revient à trois à un. Cela peut paraître dur, surtout à domicile mais le match d’avant on a obtenu le point du match nul face à Lens. Contre Lyon, on ne perd que deux buts à un. Contre Rennes aussi, alors que ce sont des clubs qui vont viser l’Europe cette saison. Quand on a vu notre calendrier, on savait que ce serait compliqué au mois d’août. Il ne manque pas grand-chose à chaque fois mais c’est la différence entre la Ligue 2 et la Ligue 1. On espère se débloquer le plus vite possible et pourquoi pas dès mercredi à Montpellier. Il faut aller chercher au moins un match nul et ensuite peut-être enchaîner avec une victoire face à Lorient pour ne pas être décroché.

Quelles sont les forces et les faiblesses de cet effectif ajaccien ?

On compte sur la défense car l’année dernière on a fini meilleure défense de Ligue 2 avec seulement dix-neuf buts encaissés. C’était une défense de fer. Cette saison, on se projette pour avoir une défense de fer. Contre Lens, on a bien défendu. On compte sur Leroy, sur Gonzalez qui a fait une saison énorme l’an dernier. Il manque des buts. On a joué avec des garçons qui n’étaient pas forcément titulaires en Ligue 2. On a recruté Romain Hamouma qui nous a fait du bien, qui est plutôt bien en jambes. Yoann Touzghar qui arrive de Troyes, on compte énormément sur lui. Il sera un peu trop juste pour jouer contre Montpellier. Il va apporter sa grinta et son sens du jeu. Il manque au moins un attaquant. Le coach n’a pas trouvé la bonne formule sur les ailes. J’ai confiance en l’effectif et je pense qu’on va se relever.

Qu’apportent Thomas Mangani et Romain Hamouma qui sont arrivés cet été ?

À l’ACA, c’est un bon mélange entre expérience et jeunesse. Quand tu as Thomas Mangani, cela va apporter sur les coups de pieds arrêtés notamment même s’il a raté son pénalty contre Rennes. Il a posé sa patte sur le milieu de terrain. C’est une très bonne recrue. Romain Hamouma, il a été expulsé lors du premier match à Lyon mais il a fait un bon match contre Rennes. Il est mobile et pour l’instant, le corps suit. C’était son problème sur les dernières saisons. Il doit se débloquer mentalement, prendre un peu plus confiance mais si Thomas Mangani nous met trois ou quatre buts cette saison et que Romain Hamouma en marque sept ou huit, ce sera bien pour l’ACA.

Quel est l’avis général que tu as sur le MHSC ?

C’est un bon club de Ligue 1 que j’ai pris plaisir à suivre sur les dernières saisons par l’intermédiaire de votre « ami » Andy Delort qui est passé par l’ACA. J’ai regardé le MHSC par le prisme de l’AC Ajaccio avec lui ou Paul Lasne. C’est un club que j’apprécie, ce n’est pas mon club préféré en Ligue 1 mais ce n’est pas un club que je déteste non plus. C’est un club qui a sa place dans le Top 10 de Ligue 1. Cette saison, je les voyais mal partis, je ne les vois pas relégables mais juste au-dessus. Les résultats en matchs amicaux n’étaient pas au rendez-vous, le coach était décrié, le début de saison m’avait donné raison. Avec ce sept à zéro à Brest, personne ne s’y attendait. Tout s’est débloqué pour Montpellier à Brest. Je n’étais pas très optimiste pour le MHSC, je les ai placés quinze ou seizième.

Un ancien pailladin a rejoint définitivement le club ajaccien cette année, c’est Clément Vidal. Quel est ton avis sur ce joueur et pourquoi n’a-t-il pas davantage de temps de jeu en ce début de saison ?

Clément Vidal a été l’un de mes coups de cœur la saison dernière, que ce soit sur le terrain et en dehors. Très solide dans les duels, il prend les devants, et en dehors, il reste très accessible et simple. Sa famille a même fait quelques parcages avec nous ! Donc j’ai été très content qu’il signe définitivement. Mais force est de constater que je suis déçu qu’il n’ait pas plus de temps de jeu en ce début de saison. On ne comprend pas trop pourquoi il ne joue pas alors qu’il a été un élément fort de la montée. Mais la saison va être encore longue et il aura sans aucun doute sa chance.

Quel est le joueur de l’effectif pailladin qui te fait le plus peur pour mercredi ?

J’aurais dit Wahbi Khazri parce que c’est un Ajaccien. Il a grandi à Ajaccio puis il a joué à Bastia. Les anciens ont l’habitude de marquer contre nous quand on les retrouve. Je ne suis pas très serein surtout qu’il a marqué dimanche donc je pense qu’il va falloir particulièrement le suivre mais heureusement pour nous il ne sera pas là dimanche. C’est le genre de joueurs que j’aime bien. Techniquement il est bon, puis dans la mentalité il va bien s’adapter au club. Ses valeurs et les valeurs du club sont les mêmes. Du coup, je vais dire Elye Wahi. Il semble être en confiance après le match de Brest. Je ne le connais pas trop, mais il me semble être l’homme fort de l’attaque montpelliéraine avec les absences. Mais c’est sûr, il ne marquera pas contre nous ! (rires)

Un petit pronostic pour ce match ?

Je ne sais pas trop à quoi m’attendre. Je dirais un partout. Si on a un match nul à l’extérieur ce serait bien si on confirme ensuite à domicile. On va remonter crescendo, là on va commencer par un nul à Montpellier, après une victoire contre Lorient et la saison sera partie. Ce sera un match accroché. Je vois bien Gonzalez marquer pour l’ACA. Je suis très nul en pronostics (rires).

Quel est ton côté Insupp’ ?

Ce n’est peut-être pas quand je regarde un match mais c’est quand je suis sur la route, à l’aller ou au retour, je mange n’importe quoi. Je fais un peu attention le reste du temps mais en déplacement, je peux manger tout et n’importe quoi. Si j’ai cinq heures de route, je peux manger pendant cinq heures des bonbons, des barres chocolatées, des biscuits apéros, des sodas. Cela occupe en conduisant (rires).

Merci à Loïc pour le temps qu’il nous a accordé et nous lui souhaitons de belles aventures humaines et sportives lors de ses longs périples pour soutenir l’AC Ajaccio. Vous pouvez le retrouvez sous le pseudo « perfettu » sur Twitter, Instagram ou sur sa chaîne YouTube pour suivre ses différents périples.

Retrouvez les deux premiers numéros d’Insupp’ juste ici :

Insupp’ #1 : Foot Multiple, l’AJ Auxerre mais pas que…

Insupp’ #2 : À Brest, Michel Der Zakarian est validé mais le passage d’Olivier Dall’Oglio n’est pas digéré

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