Pailladins d’ailleurs #2 – Jérôme, peindre la Bourgogne d’orange et bleu

Un père pour Saint-Etienne, une mère pour Auxerre, un grand frère pour Lens, l’autre pour Bordeaux et un dernier pour Marseille. Dans cette cacophonie footballistique familiale, Jérôme a choisi de supporter Montpellier. C’était au début des années 90, vers trois ans. « Ne me demande pas pourquoi Montpellier, moi-même je ne sais pas ».  Les souvenirs de ses premiers matchs sont flous, mais les couleurs continuent d’imprégner sa mémoire : « Je crois que j’ai adoré les maillots orange, bleu et blanc ».

Depuis, celui qui a 32 ans aujourd’hui, n’a jamais cessé de se passionner pour Montpellier. Même si suivre le MHSC depuis un petit bled de Bourgogne n’a jamais été évident. Surtout quand dans les années 90 et au début des années 2000, les sites de streamings, pages de supporteurs et autres lives-resultats n’existaient pas encore : « Quand j’étais plus jeune, j’écoutais les matchs de Montpellier à la radio. Je crois que ce sont mes plus beaux souvenirs avec Montpellier. J’ai toujours connu Montpellier qui cherchait à ne pas descendre, puis la Ligue 2. Et moi, je n’avais pas France Bleu Hérault comme vous. Chez moi : la seule station qui passe c’est RMC, je les écoutais dans ma voiture. Donc il y avait le multiplex, et moi je vivais les matchs à 200%. Je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de supporteurs qui auraient pu continuer à les suivre dans ces conditions. » Alors pour garder le lien avec son club, il prend son stylo, ses crayons et contact directement Loulou: « J’avais écrit une lettre au président, j’avais marqué que j’avais 5 ans, que je vivais en Bourgogne et que je supportais le MHSC. Je voulais voir s’ils pouvaient m’envoyer un maillot. Ils m’avaient quand même transmis des posters et des cartes postales de tous les joueurs avec la signature et les autographes. »

Son premier maillot, il l’aura un peu plus tard : « C’est mon premier patron qui me l’avait offert, il avait son fils qui vivait à Montpellier. Il savait que j’étais fan et puis à l’époque / tu ne pouvais pas trouver un maillot de Montpellier n’importe où. Il fallait aller sur place l’acheter. Alors, il m’en avait ramené un. Je me souviens : il y avait Groupe Nicollin écrit en gros. » Sûrement un signe puisque comme Loulou, le père de Jérôme était lui aussi éboueur. « D’ailleurs quand Loulou est mort, ça m’a foutu un coup, retrace-t-il. C’était vraiment une des raisons pour lesquelles j’adore ce club, la personnalité de Loulou ».

Plus de 500 kilomètres séparent Jérôme de la Mosson, alors pour suivre le MHSC, pas trop le choix : il faut aller  les voir lors des matchs à l’extérieur. Ça a commencé en Ligue 2, du temps de Courbis où il avait réussi à trimbaler ses parents du côté de Dijon pour voir Montpellier galérer pour décrocher un nul (1-1) [Le 2 mars 2007]. « A la mi-temps, il y avait le frère de Fatih Atik qui vient me voir. Il m’avait repéré parce que je m’agitais sur toutes les actions de Montpellier, j’étais à fond. Il me dit : ‘je ne sais pas si tu vois, qui est Fatih Atik, je suis son frère’, je lui dis qu’évidemment. Et là, il m’indique où se situe le bus. Je pensais pouvoir récupérer un maillot. Finalement non, mais j’ai pu parler avec des joueurs notamment Didier Neumann. C’était simple, facile, comme s’ils étaient mes potesC’est à partir de ce moment-là, que ma famille a commencé à mieux comprendre ma passion : ils voyaient que la Paillade, c’était comme une famille. Des joueurs simples et accessibles. »

Puis sont venus de meilleurs moments comme la montée en Ligue 1. L’occasion de quelques coups de folie : « Le jour où Montpellier a gagné contre Strasbourg. J’ai quitté mon travail, je ne sais pas pourquoi mais je suis parti, et ils ne m’ont jamais revu ». Le titre ? « Je ne suis pas allé les voir à Auxerre, pourtant ce n’est pas loin. Je l’ai regardé sur mon ordi chez mes parents. Je n’y croyais pas, c’était comme si on m’annoncé que j’avais le bac. »

Direction Troyes, Lens ou encore Amiens. Jérôme n’utilise plus sa voiture pour écouter RMC, mais pour pouvoir suivre Montpellier à l’extérieur avec son compagnon. Pourtant entre les droits TV, le boulot, la VAR et le confinement suivre le MHSC depuis un coin de Bourgogne reste une galère : « je me ruine en chaîne câblée, j’ai mon collègue qui m’a prêté ses identifiants pour que je regarde Montpellier – Nîmes sur Téléfoot. Il faut voir qu’ici on n’a pas la 4G, ni la fibre. La ville la plus proche : c’est Dijon, à une heure de route, résume Jérôme. En plus, je viens de passer manager dans une grande enseigne de fast-food, je travaille parfois les week-ends. Du coup, j’ai loupé pas mal de matchs, mais je surveille du coin de l’œil l’évolution du score avec une application. J’ai les alertes de but, avec la VAR, tu as des surprises, on peut plus hurler comme avant. » Et forcément, quand ce n’est pas le boulot, c’est la COVID-19 qui prive Jérôme de son club de cœur : « J’avais pris une semaine de vacances pour descendre à Montpellier les voir jouer contre Reims (mars 2020, saison 2019-2020). Malheureusement, c’est tombé en plein de confinement ». Résultat, le Bourguignon n’a connu qu’un seul match à la Mosson, c’était un Montpellier-Metz, il y a 11 ans, la saison de la montée. L’occasion pour lui de tomber amoureux de la ville « en partant, je me suis dit que c’était ici que je voulais vivre ».

Vous pouvez retrouvez notre tour de France des supporteurs de la Paillade ci-dessous :

#1 : Rémi, Lys-Les-Lannoy (59)

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